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STAGES de RESPIRATION HOLOTROPIQUE ET CHAMANISME 2024
1er - 3 mars
24 - 26 mai
27 - 29 septembre
13 - 15 décembre (dernier stage 2024) formulaire d'inscription
CONFÉRENCE lundi 4 novembre 2024
" Comment être Psy aujourd'hui ? "
• En présentiel au Forum 104 à Paris de 19h30 à 21h45
104, rue de Vaugirard 75006 Paris
• En ligne et en replay sur le site de L'observatoire du réel
STAGES de RESPIRATION HOLOTROPIQUE ET CHAMANISME 2025
7 - 9 mars formulaire d'inscription
6 - 9 juin (stage de pentecôte) formulaire d'inscription
26 - 28 septembre formulaire d'inscription
12 - 14 décembre formulaire d'inscription
PUBLICATIONS
Tarotscopie
Le Tarot, miroir de soi
« Les Tarots sont le miroir de la vie psychique » C. G. Jung
« Tarot », un mot qui irrite et fascine à la fois.
Cartes de cour, cartes à jouer, oracles, iconographies multiples et variées, le néophyte qui les regarde puis les prend en main est vite interpelé par la force évocatrice qui se dégage de ces dessins allégoriques. Il n’est pas nécessaire de connaître l’alphabet du Tarot pour en discerner la symbolique et s’en pénétrer.
Chaque arcane recèle une dimension archétypale à laquelle nous pouvons à tout moment nous identifier.
Son origine, diverse et indéterminée, se perd dans la nuit des temps. Selon certains exégètes, il remonterait à l’Egypte pharaonique, pour d’autres, il serait une sorte de grammaire énigmatique et sacrée, un livre encodé, une roue de médecine, une sorte de voyage initiatique en vingt-deux étapes pour les cartes majeures.
Les cinquante-six mineures sont un complément des précédentes, sans grand intérêt pour notre travail présent car ils permettent difficilement la projection psychique.
Formidable outil onirique pour faire parler notre inconscient, miroir vivant pour s’y voir, le signifiant « Tarot » en lui même renferme de nombreux sens et se veut l’anagramme des mots « Tora(h) » (le Livre de la Loi), du latin « Rota » (la roue, le cheminement) et « Orat » (il prie), de l’égyptien « Ator » ou « Athor » (la déesse de la lumière).
Dans sa préface à l’ouvrage d’Oswald Wirth « Le Tarot des imagiers du Moyen Âge », Roger Caillois écrit que « Les premiers jeux de cartes connus en Occident se rapprochent plus de la symbolique chinoise rationnelle et civique que de la luxuriante mythologie de l’Inde ».
Malgré de nombreuses recherches, les interprétations ésotériques qui entourent le Tarot foisonnent et se contredisent, questionnent et souvent sont brumeuses ! La tradition ésotérique fait du Tarot un opus de reproduction des connaissances antiques, une représentation du monde, une cosmologie, une tradition orale mettant en mouvement un parcours initiatique.
Je ne souhaite pas me pencher sur son historicité, les ouvrages ou articles publiés à ce propos sont multiples et cependant souvent inégaux. Un des plus beaux textes consacré à ce « livre originel et original » est « Arcane Dix-Sept » écrit par le pape du surréalisme, André Breton.
Le regard que je porte sur le Tarot est celui du langage, un langage universel et poétique qui se modifie selon les moments où nous le consultons, selon les états d’être que nous vivons. Il est un abécédaire, un support visuel qui montre la voie à suivre. Je le travaille avec le consultant comme un outil projectif venant encourager une parole hésitante.
Ce que nous voyons dans un arcane est ce que nous sommes ici et maintenant, nous nous fondons en lui et devenons ce qu’il nous murmure, nous inspire et surtout nous révèle. Nous portons en nous les réponses, point n’est besoin de nous en remettre à un tiers pour les rencontrer. Tout est en nous.
Comme l’écrit Bruno Bettelheim dans « Le cœur conscient » : « La réponse est en vous mêmes. Le savoir sur ce que vous devez faire, c’est vous qui le détenez, ce n’est pas moi. Mais nous pouvons, si vous le voulez, travailler ensemble à le chercher »
Je n’impose aucun jeu particulier mais j’invite le consultant à choisir celui qui l’attire et l’interpelle dans l’instant pour permettre de trouver « les mots pour le dire ».
Certains sont plus colorés que d’autres ou alors plus mystérieux, enfantins, naïfs, porteurs de mots, de lettres ou de symboles.
L’esthétique de certains jeux est un témoignage de l’art populaire et de l’art en général puisque de nombreux artistes, notamment Salvador Dali, l’ont réinterprété.
Nous choisissons le Tarot comme lui nous choisit, dans une synchronicité ou coïncidence signifiante, heureuse et bienveillante, porteuse de structure.
La synchronicité, terme créé par Jung auquel s’associa en 1954 le prix Nobel de physique Wolfgand Pauli, est un phénomène de plus en plus observé et étudié.
Il s’agit d’une occurrence simultanée de deux événements liés par le sens et non par la cause. Deux événements que rien ne semblent relier mais qui, associés, prennent du sens pour le sujet.
« Le rêve du scarabée d’or » qu’une patiente relata à C.G.Jung en séance est considéré par lui comme paradigmatique :
" Il y a longtemps déjà que le problème de la synchronicité m’occupe : de façon sérieuse, plus précisément, depuis le milieu des années vingt, le temps où, étudiant les phénomènes de l'inconscient collectif, je rencontrais sans cesse des connexions séries ou termes groupés - que je ne parvenais plus à expliquer par le hasard. Il s'agissait en effet de "coïncidences" dont l'apparition présentait un tel caractère de "sens" que dans leur cas l'improbabilité, d'un hasard ne pourrait s'exprimer que par un nombre d'une grandeur immense. Je citerai, simplement à titre d'exemple, un cas que j'ai observé. Dans un moment décisif de son traitement, une jeune patiente eut un rêve où elle recevait en cadeau un scarabée d'or.
Tandis qu'elle me racontait son rêve, j'étais assis le dos tourné à la fenêtre fermée. Soudain, j'entendis derrière moi un bruit, comme si quelque chose frappait légèrement à la fenêtre. Me retournant, je vis qu'un insecte volant à l'extérieur heurtait la vitre. J'ouvris la fenêtre et attrapai l'insecte en vol. Il offrait avec un scarabée d'or l'analogie la plus proche qu'il soit possible de trouver sous nos latitudes : c'était un scarabéidé de la famille des lamellicornes, hôte ordinaire des rosiers : une cétoine dorée, qui s'était apparemment sentie poussée, à l'encontre de ses habitudes normales, à pénétrer juste à cet instant dans une pièce obscure. je suis bien obligé de dire qu'un tel cas ne s'était jamais présenté à moi auparavant ni ne s'est représenté par la suite ; de même ce rêve qu'avait eu ma patiente est resté unique en son genre dans le champ de mon expérience."
C.G.Jung, Synchronicité et Paracelsica, Paris, Albin Michel, 1988
Cette patiente cultivée, rationnelle et cartésienne, à la vision du monde « géométrique » mettait Jung en échec à tel point qu'il lui était devenu impossible de la faire progresser vers une « compréhension un peu plus humaine » du monde.
Ce simple scarabée enfin, « perfora son rationalisme et brisa la glace de sa résistance intellectuelle ». « Le voilà votre scarabée » dit-il en le lui tendant !
Cette séance augura un changement fondamental. Cette synchronicité en action permit à la patiente d’établir une corrélation entre la présence d'un archétype, symbolisé par le scarabée et la présence simultanée, réelle, du coléoptère.
Cette simultanéité remit en mouvement la thérapie qui alors stagnait. L'archétype présent était, selon Jung, en lien avec le thème de la renaissance, le scarabée symbolisant celle de l'âme dans de nombreuses civilisations, notamment dans l’Egypte pharaonique, personnalisée par le dieu Khépri. Cet exemple parmi tant d’autres nous enseigne que l’inconscient s’exprime dans le monde extérieur comme une interrogation ou un signal de notre psyché qu’il cherche à orienter. La synchronicité nous invite à une modification de notre perception du monde écartant toute séparativité entre l’intérieur et l’extérieur.
Cet exemple parmi tant d’autres nous enseigne que l’inconscient s’exprime dans le monde extérieur comme une interrogation ou un signal de notre psyché qu’il cherche à orienter. La synchronicité nous invite à une modification de notre perception du monde écartant toute séparativité entre l’intérieur et l’extérieur.
Du Bateleur au Mat, le « Voyage du héros »
Les titres des arcanes sont percutants et inédits, symboliques, ils nous réveillent dans leur expérimentation pour nous extraire de notre chemin parfois broussailleux.
Nous familiariser avec la figure, l’observer, la déchiffrer et l’interpréter en analogie avec ce qui nous habite, elle devient alors un phare éclairant l’énigme qui nous préoccupe pour nous aider à nous situer ou re-situer dans l’ordre du vivant.
En ce qui concerne mon approche, le tarot est un livre ouvert d’introspection et de travail intérieur servant à l’évolution de notre conscience : « Qui suis-je ? Où en suis-je ? Que dois-je faire ? Doté de cette dynamique clinique, il trouve sa place au sein de la psychologie transpersonnelle, reliant le psychologique au sacré.
Cette pérégrination en images qui débute avec le « Bateleur » pour s’achever avec le « Mat » reprend l’itinéraire du « Héros aux mille et un visages » du mythologue américain Joseph Campbell. Elles illustrent les grandes périodes que tout être humain traverse pour se rencontrer et accomplir son destin. Le voyage d’Ulysse en est une magnifique métaphore.
Dans « Pathways to Bliss Mythology and Personal Transformation » « Chemins vers la félicité : mythologie et transformation personnelle », un livre composé des dernières conférences et formations données par Campbell, nous lisons à propos des artistes et du monomythe :
« Les artistes sont des passeurs de magie.
Évoquant des symboles et des motifs qui nous relient à notre moi profond, ils peuvent nous aider le long du parcours héroïque de nos propres vies.L'artiste est destiné à placer les objets de ce monde dans une perspective telle qu'à travers eux l'on fera l'expérience de cette lumière, de ce rayonnement qui sont ceux de notre conscience et qui à la fois cachent toutes choses mais les révèlent lorsqu'elles sont regardées sous le bon angle. Le voyage du héros est l'un de ces schémas universels à travers lesquels ce rayonnement éclate.
Ce que je pense, c'est qu'une bonne vie est une succession de voyages héroïques. Maintes et maintes fois, vous êtes appelé à l'aventure, vers de nouveaux horizons. Chaque fois se pose la même question : vais-je oser ? Et si vous osez, arrivent les dangers, mais l'aide aussi, et enfin le triomphe ou l'échec. L'échec est toujours possible. Mais il y a aussi la possibilité du bonheur. »
Ceux qui construisirent l’architecture de ce livre universel sans paroles ne furent-ils pas précisément des passeurs d’âme favorisant cette rencontre avec le Soi, dans une méditation toujours recommencée ?
La taroscopie est un rendez-vous dans l’intime de notre être. Mon écoute et ma présence vous invitent à ce voyage intérieur organisé par la ronde des arcanes. Laissez-vous guider et faites émerger votre propre parole pour ressortir de ce temps passé ensemble confirmé(e)s en vous-même. Je n’induis pas, n’influence aucunement. Je laisse l’autre être, libre de toute interprétation inductrice. Les cartes, formidable miroir de notre inconscient, nous choisissent comme nous les choisissons. Et c’est certainement là que demeure la “magie”, hors tout supposé savoir ! Finalement, regarder les “cartes”, y entrer, les toucher, n’est-ce pas retrouver l’enfant en soi ? Formidable traversée du miroir, le tarot nous offre un chemin de reconnaissance pour ne pas nous perdre.
Martine Gercault psychanalyste-psychothérapeute
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