Me contacter par mail : mgercault@gmail.com
STAGES de RESPIRATION HOLOTROPIQUE ET CHAMANISME 2024
1er - 3 mars
24 - 26 mai
27 - 29 septembre
13 - 15 décembre (dernier stage 2024) formulaire d'inscription
CONFÉRENCE lundi 4 novembre 2024
" Comment être Psy aujourd'hui ? "
• En présentiel au Forum 104 à Paris de 19h30 à 21h45
104, rue de Vaugirard 75006 Paris
• En ligne et en replay sur le site de L'observatoire du réel
STAGES de RESPIRATION HOLOTROPIQUE ET CHAMANISME 2025
7 - 9 mars formulaire d'inscription
6 - 9 juin (stage de pentecôte) formulaire d'inscription
26 - 28 septembre formulaire d'inscription
12 - 14 décembre formulaire d'inscription
PUBLICATIONS
L'hypnose
Le mot " hypnose " vient du grec " hupnoein " endormir.
Le phénomène hypnotique remonte à la plus haute antiquité. On le rencontre à Delphes, dans les mystères orphiques d'Eleusis et les mystères dyonisiaques de libération, les techniques millénaires du yoga (yoga nidra) et la méditation orientale.
Dans les sociétés traditionnelles, les hommes-médecine ou chamanes ont toujours eu recours à la transe comme vecteur de guérison.
Cependant, il est officiellement admis que l'histoire de l'hypnose débute à la fin du 18ème siècle avec les découvertes du médecin viennois Franz Anton Mesmer qui élabora la théorie du "magnétisme animal" en démontrant la transmission d'un fluide magnétique d'un sujet à un autre. Un "lien" ayant été établi entre le patient et le thérapeute, celui-ci opère des passes sur tout le corps du malade afin de provoquer une catharsis.
Aussi critiquées qu'aient été ses interventions, parfois proches du spectacle, on ne peut nier qu'il fut le premier à poser les jalons de la relation thérapeutique.
Mais c'est à un autre médecin, le Britannique James Braid (1837-1910), que l'on reconnaît d'en avoir établi un usage médical fiable et d'avoir créé le mot "hypnotisme" pour illustrer les phénomènes décrits sous le terme de "magnétisme animal".
La fin du 19ème siècle voit le rayonnement de l'hypnose en France allant de pair avec celui de la médecine française (1880-1890).
Nombreux sont les médecins qui s'y intéressent et l'exercent parmi lesquels deux figures prédominent : Charcot et Bernheim.
Jean Martin Charcot (1825-1893) médecin à l'hôpital de la Salpêtrière à Paris, considère l'hypnotisme comme "une mine précieuse à exploiter, aussi bien pour le physiologiste et psychologue que pour le médecin." (1881) mais il s'en détourne plus tard, assimilant l'état hypnotique à un état pathologique de même nature que l'hystérie.
A la même époque, le psychiatre Hyppolite Bernheim, créateur de l'Ecole de Nancy, après l'avoir pratiquée, s'oppose aux théories de Charcot et la décrit comme un phénomène psychologique normal. Cependant, progressivement, il abandonne l'hypnose formelle "il n'y a pas d'hypnotisme, il n'y a que de la suggestibilité".
Freud utilise l'hypnose pendant quelque temps mais y renonce à son tour considérant d'une part qu'elle ne laisse pas au patient la possibilité de s'investir pleinement dans la cure et d'autre part que l'absence de neutralité du thérapeute et la possibilité de mystification retirent au travail psychique sa rigueur indispensable. Il conserve néanmoins de cette époque le dispositif initial : l'analysant allongé sur un divan en position de repos et l'analyste assis derrière lui.
L'hypnose est à l'origine de deux concepts psychanalytiques majeurs (l'inconscient et le transfert) et certaines techniques psychothérapeutiques actuelles en découlent : la relaxation, la sophrologie, la PNL, l'EMDR etc..
L'état hypnotique consiste en un "endormissement" du conscient pour accéder directement à l'inconscient par : des injonctions suggestives : hypnose classique ou des métaphores : hypnose ericksonniène.
Aujourd'hui encore, la psychanalyse demeure quelque peu critique face à cette approche qu'elle considère comme symptomatique plus que résolutive. En effet, si la source du conflit n'est pas résolue, le symptôme se déplace, engendrant une autre problématique. Il se joue donc là comme une partie de cache-cache.
Cependant, utilisée dans un cadre clinique rigoureux, l'hypnose peut être un adjuvant intéressant au travail psychique puisqu'en court-circuitant les processus mentaux, elle permet d'accéder plus facilement aux couches profondes de l'inconscient, permettant ainsi la remontée de souvenirs liés à l'enfance ou la résurgence de traumatismes refoulés.
L'hypnose est donc un amplificateur de la psyché et un accélérateur de la thérapie permettant la formation de nouveaux comportements plus positifs pour la vie du sujet.
L'hypnose classique
Traditionnelle, elle est axée sur la suggestion directe. Le psychiatre-psychanalyste Léon Chertok (1911-1991) la réintroduisit en France et en fut le chef de file. Il affirme la coexistence de l'hypnose et de la psychanalyse : "La psychanalyse, qui est issue de l'hypnose et a permis de mieux la comprendre, peut se trouver éclairée par elle".
Le patient est face au thérapeute ou allongé sur un divan ; l'état hypnotique est provoqué par des injonctions verbales, visuelles ou corporelles, en fonction de la réceptivité du sujet. Ces techniques d'induction avec fixation et concentration consciente sont semblables à celles utilisées par Freud.
En tant que telle, l'hypnose ne sert à rien, c'est un outil. Les indications courantes sont surtout psychologiques et psychosomatiques, comme nous le verrons plus loin.
Aujourd'hui encore, la science ne peut expliquer comment se produit l'état hypnotique appelé transe ou transe hypnotique. Cependant, des études cliniques ont montré que sous hypnose, notre activité cérébrale est différente.
L'hypnose Ericksonienne
Créée par le psychiatre américain Milton Erickson (1901-1980), cette approche exige du patient une participation plus active. Le thérapeute utilise des métaphores, c'est-à-dire un langage symbolique, pour guider l'inconscient du sujet et l'amener à trouver en lui-même la résolution de ses conflits en puisant dans ses ressources. L'hypnothérapie ericksonnienne n'opère pas de façon linéaire, mais suit le cheminement "erratique" de l'inconscient et puise parmi plusieurs techniques de communication afin de provoquer un dialogue entre celui-ci et le conscient : métaphores, recadrage, activation de rêves, suggestions indirectes ou composées, altération sensorielle etc...
Ses découvertes transforment radicalement l'hypnose en la réhabilitant.
Dans les années 1980, de nouvelles médiations thérapeutiques utilisant l'hypnose voient le jour, dont la PNL basée en partie sur les travaux de ce thérapeute hors du commun que fut Erickson. L'accès facilité à l'inconscient permet de mieux comprendre le fonctionnement de l'esprit et ouvre des perspectives thérapeutiques nouvelles.
Quand peut-on justifier d'une thérapie par hypnose ?
De plus en plus utilisée en médecine et en psychothérapie, l'hypnose semble indiquée pour lutter contre la douleur, certaines dépendances psychologiques (tabac, boulimie...) l'angoisse, le stress, l'anxiété, certains troubles de la sexualité et les phobies. Si les mécanismes d'action ne sont pas connus ou toujours compris, certaines hypothèses peuvent en expliquer son succès notamment en cas de :
- douleurs : durant l'état hypnotique, la production d'endorphines est à son pic, véritables antalgiques naturels, elles peuvent permettre la diminution d'ingestions chimiques en cas de dorsalgies, céphalées etc...
- stress : en premier lieu, l'hypnose, proche de la relaxation, diminue rapidement l'impact des agents stressants. L'état hypnotique, peut permettre de trouver le seuil adéquat de stimulation/excitation du bon stress, afin que celui-ci redevienne utile.
L'hypnose n'est pas de l'ordre du sommeil ni de la relaxation, c'est un état de conscience modifiée ou état non ordinaire de conscience (ENOC). Dans la transe légère utilisée en hypnothérapie, le patient demeure toujours conscient, entend et comprend tout. Il en va de même des transes plus profondes. Alors que la conscience semble ne plus être là, l'inconscient demeure actif, en éveil ; le sujet entend les paroles du thérapeute et peut lui répondre, ce qu'il ne pourrait faire pendant l'état de sommeil.
La profondeur de transe n'a aucune incidence sur la thérapie. Contrairement à certaines idées répandues, il n'est pas nécessaire d'aller en transe profonde pour descendre dans des couches archaïques de nous-même.
Cependant, comme nous l'avons écrit plus haut, l'hypnose n'étant qu'un outil, il est important de comprendre que cet état en lui-même n'est pas curatif. La valeur de cette approche repose dans son utilisation comme moyen de faciliter le processus de guérison en déclenchant des réponses appropriées pour le bien-être du patient. Cette méthodologie peut être assimilée à une anesthésie générale permettant de réaliser une opération chirurgicale. L'anesthésie ne soigne pas, cependant elle est la condition préalable pour effectuer cet acte opératoire. De même, ce n'est pas l'hypnose qui soigne, mais l'alliance thérapeutique patient-psychothérapeute
L'hypnose est-elle dangereuse ?
Parée d'un certain mystère, l'hypnose évoque à tort une sorte de fascination occulte voir magique et suscite souvent des controverses. On ne peut mettre sous hypnose un sujet sans sa coopération. Le thérapeute n'est donc pas tout puissant. Nous sommes ici dans une relation interpersonnelle.
"Aucun sujet ne peut être maintenu en état de transe pour un temps déraisonnable sans sa complète coopération, et lorsque le thérapeute, pour une raison ou pour une autre, quitte la situation hypnotique, cela interrompt la coopération interpersonnelle nécessaire à la poursuite de la transe. Ainsi, aucun sujet ne peut être laissé accidentellement ou délibérément en transe pour un temps indéfini". Milton Erickson
Comme tout outil thérapeutique, c'est l'expérience du thérapeute et la sécurité du cadre offert qui permettra au patient de lâcher ses défenses. Il est vivement déconseillé de mettre sous hypnose des patients présentant des troubles psychiatriques au risque de créer des décompensations.
Si vous consultez un hypnothérapeute, attention s'il vous propose, lors du premier entretien, de vous mettre sous hypnose. Cette approche comporte des contre-indications (problématique psychiatrique, en outre) et peut ne pas être bénéfique pour vous, seule son expérience clinique l'aidera à déterminer si votre demande relève de cette démarche.
"En trente ans de travail clinique et expérimental avec l'hypnose, je n'ai pas été capable de découvrir le moindre effet nocif et aucun collègue ayant une expérience étendue de l'hypnose n'a pu m'en rapporter. Je sais bien que des gens n'ayant que peu d'expérience en hypnose, ou même pas du tout, vont prendre plaisir à raconter toutes sortes de légendes à propos de la nocivité de l'hypnose, parfois même en croyant eux-mêmes à ces légendes. Et je sais bien que des gens stupides ou sans formation utilisent parfois l'hypnose à tort, mais tout mal qui en résulte ne vient pas de l'hypnose mais du comportement erroné et mal dirigé associé à l'hypnose". Milton Erickson
"L'hypnose n'est pas un pouvoir, l'hypnose est un savoir". Pr Raphaël Cherchève
"L'hypnose offre tant au patient qu'au thérapeute un accès aisé à l'esprit inconscient du patient. Elle permet de s'occuper directement de ces forces inconscientes qui sont sous-jacentes aux perturbations de la personnalité, et elle autorise l'identification de ces éléments de l'expérience de vie d'un individu qui ont de l'importance pour la personnalité et auxquels on doit accorder toute l'attention requise si l'on souhaite obtenir des résultats thérapeutiques. Seule l'hypnose peut donner un accès aisé, rapide et large à l'inconscient, inconscient que l'histoire de la psychothérapie a montré être d'une telle importance dans le traitement des désordres aigus de la personnalité". Milton Erickson
En conclusion...
Milton Erickson se plaisait souvent à dire : "L'hypnose, c'est une relation pleine de vie qui a lieu dans une personne et qui est suscitée par la chaleur d'une autre personne".
Le psychologue et hypnothérapeute américain Kenneth Saichek résume ainsi : "l'hypnose ericksonnienne serait de type maternel tandis que l'approche classique serait de type paternel ou autoritaire".
A vous de choisir ... !
Martine Gercault
Martine Gercault © 2018 Tous droits de reproduction, même partielle, sont interdits, sauf autorisation de l'auteur.
Tous les textes écrits par Martine Gercault sont sa propriété. Mentions légales.